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"Pas du tout :)" - Antoine Weibel

Qu'est-ce que la grossophobie ? Qu'est-ce l'égalité ? La société est-elle doomed ? Le patron obèse, un paradoxe ? Qu'est-ce que la normalité ? Quid des compèt de scrabble ? 🤔

Par Antoine Weibel

Ok en vrai le point le plus important je l'ai passé super vite, et je me suis appesanti sur la partie "lol cque je pense". Mon problème est l'attaque sur la capacité et le droit de chacun à juger, qui vient remplacer en un sens la remise en question de soi. Ériger la grossophobie en problème, en ennemi, c'est prendre l'accusation (et même le juge dans une certaine mesure) pour cible, là où la réflexion, le jugement, pour être juste, doit prendre en compte aussi bien l’accusation que la défense.

En gros posons le débat, anti-grossophobe vs grossophobe : "être grossophobe c mal" vs " être gros c pa fifou/jem pa lé gro" (+ je rappelle que, vivant dans un système où la sécu existe en vrai la santé de tous est l'affaire de tous, genre c'est absolument pas le même délire aux US par exemple, mais bon ça c'est juste une parenthèse annexe qui n'a pas grand chose à voir avec la suite).

Mettons aussi les bases du fonctionnement du jugement : un jugement se fait toujours entre trois entités, l’accusation, la défense et le juge, et seul le juge est capable de prononcer un jugement valide, après avoir écouté en détail accusation et défense (et leurs échanges successifs), sans avoir d’aprioris ou de prise de parti préalable (c'est important :) ). Le jugement ne peut évidemment pas être prononcé par l'accusation qui est partiale et potentiellement émotionnellement affectée (et donc injuste), ni par la défense pour les mêmes raisons, sans quoi ton jugement se résumerais juste à de la justice populaire. Bon c'est un peu rébarbatif et chiant mais c'est selon moi une notion extrêmement importante à prendre en compte en toute situation : quel rôle incarne-tu ? accusation ? défense ? ou juge ? Dans mon cas par exemple, si tu viens me parler de la question des gitans, mdr j'incarne l'accusation, y'avait 3 camps de gitans autours de mon village natal, moult exemples d'agressions, de vols, de non intégration, de dégradations...etc., je suis l'accusation, j'en suis conscient, et de ce fait svp ne me demandez jamais de rendre un jugement sur la communauté gitane parce que, bourré aprioris et d'affect, je rendrais la justice populaire comme en 36. Voilà, petit exemple personnel pour montrer un cas où quelqu'un est disqualifié en tant que juge pour une question quelconque (et dans ce cas précis, la solution la plus sage pour moi est de me cantonner à mon rôle d'accusateur et de laisser le jugement à quelqu'un de plus impartial, tout en faisant valoir mes arguments, bien sûr)

MAIS QUEL RAPPORT AVEC LES GROS ? Et bien voilà, on est dans une situation qui implique un jugement, jugement moral d'un côté : "la grossophobie c mal", jugement moral aussi pour "être gros c mal", plus terre à terre pour "être gros c'est mauvais pour la santé et ça nous affecte tous donc svp soyez pas des sacs", et jugement absolument personnel et qui ne devrait même pas être sujet à débat pour "jem pa lé gro", puisqu'il s'agit d'appréciation personnelle, et svp n'entrons pas dans le débat de savoir si les gens ont le droit d'avoir les biais qu'ils veulent lorsqu'ils jouent au jeu social. Du coup bim 3 jugements,

(j’ajoute ça à la relecture parce que j’ai oublié, du coup ce sera pas traité mdr : et c’est sans compter le jugement de valeur sur les gens gros :) )

Le premier est un jugement moral, bon du coup de base c'est à chier puisque la morale n'existe pas, SEULE LA PUISSANCE EXISTE (cc Nietzsche mah boy :) ). Bon plus sérieusement, accuser le fait d'être grossophobe d'être une chose immorale, je pense que t'es d'accord avec moi que ça vole pas haut. Une accusation peut-être plus recevable serait de dire que la grossophobie et les comportements en découlant ont un réel impact négatif sur la santé, le portefeuille ou que sais-je encore des personnes obèses (en partant du principe que la responsabilité des grossophobes dans ces problèmes ne peut pas être balayée d'un revers de main en invoquant la responsabilité individuelle des personnes obèses, mais j’y reviendrai à la responsabilité t’inquiète pas ça va bien spasser). Mais du coup là, pour pouvoir te positionner en tant que juge, il faut que tu écoutes attentivement la réponse apportée pour chacune de ces accusations par une défense capable et surtout soit clairement dédiée à la cause de la défense (aussi fervemment que l’accusation), soit impartiale : pour chaque étude menée par legroshommedepaille magasine sur l'effet dévastateur de se faire traiter de gros appuyé par 3 témoignages pris "o azar lol", tu dois prendre en compte au moins autant d'études scientifiques démontrant ou non les effets psychologiques blablablablabla t'as compris, l’affect brouille toujours je jugement et du coup c’est du taf de pas être con (btw je t’accuse pas toi personnellement d’être con, mais plutôt ma représentation des "anti –grossophobie", tkt j’y reviendrai)

ET au dessus de tout ça, en tant que juge, tu dois prendre en compte aussi les deux autres jugements, aka "être gros c mal " (tiens, encore un jugement moral qui en vrai peut être disséqué en arguments plus terre à terre :o ) et "lé gro ça cout cher a la secu", pour finalement avoir une réelle vision d'ensemble du problème, et SURTOUT, S U R T O U T ne pas montrer la moindre empathie envers les représentants de l'accusation (aka les victimes de la grossophobie), ni la défense (bien sûr), parce que ça ne s'improvise pas d'être un bon juge, et tout appel à l'émotion n'est que corruption.

Bon j'ai un peu rush la fin parce que mdr le petit carré pour écrire sur messenger + le ton volontairement décontracté imitant le ton oral c'est pas opti :) (ouai j’ai pas modif ça à la relecture parce que j’ai quasiment R modifié plus haut  )

Et oui effectivement l'addiction au sucre et au gras que tu choppe obligatoirement quand tu bouffe "normalement" parce que les méchants industriels qui jouent avec la chimie de ton cerveau ça joue dans le fait que des gens sont gros sans le vouloir BLABLABLA mais on s'en fout en vrai, c'est pas ça le sujet (en fait je lis la convo pendant que j'écris ça fait des interférences), le sujet c'est la grossophobie, et l'angle que j'ai décidé d'aborder, c'est l'idée que ce soit "mal" ou non d'être grossophobe, ou plutôt le jugement porté sur le fait d'être gros. Dans l'idée un gros passé 18 ans (enfant c'est une autre histoire en vrai) est sensé être responsable de lui même à 100%, c'est pour ça qu'on l'autorise à choisir la marionnette chaussette qui lui dira que nous sommes en guerre contre un virus à la télé. Cette responsabilité tu la remets en question à cause des tendances de consommation actuelle, de la difficulté à s'affranchir de certaines formes de manipulation toussa toussa... outre le fait que tu retires leur part de responsabilité sur leur vie à des êtres humains majeurs, ce qui est vite aif infantilisant et un tantinet arrogant, y'a quand même une petite odeur d'affect là-dedans nan ? y'a quand même du petit "les pauvres consommateurs c'est pas leur faute alors c'est pas bien de les bully", du coup affect du coup pif paf pouf t’es un juge pas ouf  (je sais que ton argumentation ne se limite pas à ça hein, c'est juste qu'il y a un peu de cette bonne saveur de morale d'esclave que je voulais pointer du doigt :) ). Bon du coup, là, si on retire toute responsabilités à tout le monde c'est pas non plus de ma faute si je suis grossophobe (en supposant que je le sois), c'est la société qui m'a conditionné comme ça, et finalement on s'en sort plus, et c'est à celui qui fera la tirade la plus larmoyante sur kikicé ki se fé le plus bully, ce qui n'est pas un jugement, juste une bagarre entre accusation et défense, du coup ça pue la merde et c'est chiant.

Maintenant, ADMETTONS qu'en vrai nous soyons des êtres humains, que nous soyons tous plus ou moins autant manipulés (du coup ça s'annule lol :) ), et que par conséquent nous ayons tous un certain libre arbitre... et surtout qu'on se mette pas à chialer parce que machin il a une vie moins facile que bidule : Quel est l'intérêt de ce terme de "grossophobie" servant à qualifier en les associant aux xeno- et homophobes ceux qui jugeraient les GROS SACS en leur défaveur ? (que ce jugement soit prononcé par un juge ou non) Bon en vrai la réponse est dans la question, c'est appliquer une étiquette moralement (berk) blacklistée facilement à tout jugement potentiellement valide, pour l'invalider """moralement""" (ouai j'insiste mais la morale ça n'existe pas hein faut arrêter avec ça). Je me suis totalement perdu en parenthèses et autres divergences du coup hop ptit résumé saoulé : Je m'en bat la race de la raison pour laquelle les gros sont gros, tout comme je m'en bat la race de pourquoi les gens fits, ou les gens maigres, ou les gens pauvres ou les gens riches le sont, le monde est injuste et la justice n'existe que dans le jeu social et ne nait que lorsque parmis 3 singes fous il y en a un qui prend le temps d'en écouter deux qui se battent et qu'il leur dit "hmmm, dans l'absolu vous avez tous les deux tords, mais bon à bien vous écouter y'a ptet un juste milieu à adopter". Le label grossophobe n'est pas restreint à qualifier les singes fous qui détestent les gros, parce qu'il est apposé par des singes fous qui assaisonnent leur raisonnement avec de l'affect, se rangeant dans certains cas de base contre tout ce qui pourrait porter préjudice aux gros singes fous, même si c'est un jugement valide. Bien sûr, le biais à l'encontre des gros, qui viserait à juger plus sévèrement les gros est tout aussi à chier, sauf que là la question n'est pas "c mieu d'etr grossophobe ou anti-grossophobe", mais bien est-ce qu'être contre la grossophobie est juste : ma réponse est non -> terme beaucoup trop rempli d’émotion et trop connecté à des taboos et autres merdes qui n’ont rien à faire dans un tribunal, même le tribunal de la street, du coup c’est à chier.

Oof ct lon (é c ke ldébu) :)

La suite ouaaaaaaai !

Juste avant, du coup dans la convo y’a : « Nous, de notre point de vue privilégie de classe moyenne aisée » et ouai, tkt j’ai pleinement conscience de la subjectivité toussa toussa, mais prétendre que tu peux t’affranchir de ta subjectivité c’est un move hasardeux voire dangereux, redescend de cet escabeaux bancal stp tu va juste te faire mal ou faire mal à quelqu’un.

On vit dans une société

Alors

« La société est-elle doomed ? ta réponse simplifiée : OUI » alors bon en vrai il faut clarifier la définition de « doomed ». Par « doomed », j’entendais condamnée à une constante instabilité, pas condamnée à sombrer jusqu’à l’état de nature (d’ailleurs pour moi « La SoCiEtE » se distingue de notre niveau technologique hein, je parle de l’organisation politico-sociale des hommes (quelle que soit la taille des groupes concernés)). Et du coup effectivement, oui, ce qui m’amène à penser que toute organisation sociétale est vouée à disparaître ou à évoluer au point d’être méconnaissable (sans être à l’abri d’un échec total because random shit happened).

Tu compares aussi le progrès social au progrès technologique (ok le technocrate), sauf que, crois-le ou non, la nature humaine ne change pas au rythme des évolutions technologiques (en fait ça n’a rien à voir, l’ingénierie sociale c’est de l’alchimie et c’est littéralement jouer à Dieu (genre littéralement dans le sens Biblique et tout hein, je déconne pas)). Bref fi de ces réponses vite aif à ta réponse qui était, je trouve, vachement à côté mais c’est de ma faute j’aurais ptet dû être plus clair pis on a pas le même fond de connaissances du tout du coup wala ça cole pas BREF

ALORS

Les utopies ça marche pas et c’est pourquoi les singes fous que nous somme ne peuvent pas vivre en harmonie (mais c’est pas grave hein si notre tour ne peut atteindre le paradis  )

J’emploierais le terme société avec une définition incluant globalement tout groupe d’humains avec des règles pour harmoniser leur vie en communauté (genre tout groupe lié par un contrat social stu veux, en gros, je veux juste nuancer parce que c’est pas forcément un synonyme strict de « pays »)

Tout d’abord, posons les axiomes de la réflexion : Nous partons du principe que CHAQUE être humain a une idée, un « PROJET ! », bref, appelons ça une utopie, d’ordre politique. Celle-ci varie bien-sûr en complexité, allant de « tiens, ma vie est parfaite mais ce serait un peu cool en vrai si cette taxe sur ce truc que j’achète tout le temps était moins élevée » à « ok on change TOUT, tkt j’ai un super plan G TOU PREVU ! ». Bien-sûr, cela implique un autre axiome : PERSONNE n’est à un instant t 100% satisfait du fonctionnement de la société dans laquelle il vit, même l’homme le plus satisfait du monde voudrait éventuellement modifier un truc, même légèrement, et même si il n’en est pas activement conscient (mettons qu’il y ait une loi à la con dont il n’est pas au courant, il n’en est pas insatisfait activement mais son utopie implique que cette loi n’existe pas). Définissons donc l’utopie par le fonctionnement sociétal qui semblerait, à l’instant t, parfait pour un individu.

Second axiome : tout le monde a une utopie différente (au moins sur un détail). L’utopie de chacun découle de ses expériences, de sa situation(à tous les niveaux), de sa perception du monde, de ses valeurs aka l’importance relative qu’il donne aux choses qui l’entourent, de tous ces facteurs répliqués chez ses proches (qui l’affectent aussi), le tout à l’instant t. Ainsi c’est une infinité de facteurs qui entrent en jeu et qui permettent à l’individu de formuler un modèle de sa société parfaite (je reviendrais sur la notion de modèle plus tard). Ainsi, étant donné l’infinie complexité du processus de formulation d’une utopie et que tous les paramètres qui entrent en jeu peuvent évoluer d’une personne à l’autre et d’un instant à l’autre, personne n’a la même utopie qu’un autre, et personne n’a même la même utopie que lui-même à l’instant t-1 (pour reprendre l’exemple d’avant avec l’individu ignorant à l’instant t une loi avec laquelle il n’est pas d’accord, à l’instant t+1 il en aura appris l’existence et aura modifié son utopie en conséquence, et à l’instant t+2 il aura fait mûrir sa réflexion, qui changera encore une fois son utopie). De ce fait, aucun compromis n’est possible sur le long terme : admettons deux individus globalement d’accord sur de nombreux points mais en désaccord sur un détail : leur lutte commune pour imposer leur utopie les distraira un temps de la tension générée par leur léger désaccord, mais au moment où il ne restera plus que ce désaccord entre eux, celui-ci représentera une tension exacerbée par le fait que c’est le seul point de tension, et même si un entre-deux est trouvé, aucun des deux individu ne vivra pleinement en utopie et essayera donc de « corriger » ce point. Et tout cela c’est en supposant qu’il puisse exister deux individus dont les utopies peuvent rester, à un détail près, identiques.

Bien sûr tout cela implique que l’on parle d’hommes non-stoïciens, qui emploieront donc leur énergie à tenter de changer des choses, même si elles ne dépendent pas d’eux, pour réaliser leur utopie personnelle.

En résumé, pour l’instant on a ceci : chaque homme a une utopie, celle-ci, issue d’un processus de formation extrêmement complexe, évolue et est toujours unique, et l’homme tend à essayer de modeler sa société pour qu’elle corresponde plus à son utopie.

Déjà que les utopies sont inatteignables en groupe du fait que les compromis ne peuvent êtres que temporaires (et en cas de compromis, une utopie n’est pas complète), elles le sont aussi du fait que l’utopie d’un individu va évoluer à chaque instant, du fait que son modèle (j’y viens tkt bien spasser) lui aussi évolue, et du fait que chaque autre individu va tenter de modeler la société à sa propre manière, d’où ma métaphore de la tour de Babel.

Pour la faire très courte, le mythe de la tour de Babel est un mythe racontant que les premiers hommes, qui parlaient tous la même langue et étaient unis dans un seul peuple (une seule société donc), construisaient tous de concert une gigantesque tour qui pourrait atteindre les cieux. C’est alors que Dieu a introduit la confusion, il fit en sorte que chacun parle une autre langue et ainsi ils ne purent atteindre le trône de Dieu. Alors… La bible, c’est un livre qui a été écrit par des milliers de personnes à travers plusieurs millénaires (d’autant que c’est l’ancien testament ça…), et ce n’est pas pour rien que les textes religieux traversent les âges, c’est parce qu’ils contiennent du sens, qui fait directement écho à la nature humaine et sa psychologie profonde. Note d’ailleurs l’importance de la parole, et pas uniquement dans la mythologie judéo-chrétienne (dans laquelle, Jean 1:1, Dieu est littéralement la parole, Genèse 1:3 il créé par la parole, Jesus parle en « vérité »…) et même dans les mythes Babyloniens le pouvoir de Marduk est de prononcer des mots magiques (et d’ailleurs, c’est aussi tout le principe de la formule). Bref il y a une symbolique absolument ouf de la parole dans tout ce qui a un lien avec le religieux, et il y a un lien entre le religieux et la nature humaine profonde et la psychologie. Aussi, il faut bien se dire que l’Histoire n’est absolument pas un paramètre accessoire, et certaines grandes lignes, comme par exemple des écrits dont certains se disent encore « hmmmmm c’est pas bête ça, y’a des concepts qui sonnent vrai là-dedans » après 4000 ans c’est pas quelque chose que tu peux balayer d’un revers de main. Aussi quand tu dis « ton argument n’est pas valable car tu dis juste « on a jamais réussi » », c’est assez ahurissant. Ta réponse au fait que pendant des millénaires des générations successives d’hommes au moins aussi capables que toi et que tous les hommes présents et futurs de formuler un ensemble de règles sociétale pour vivre en harmonie et en sécurité aussi bien interne qu’externe, n’ont pas réussi à trouver LA manière de gérer leur société de façon réellement durable (par là j’entends éternelle, parce que parfaite), c’est de comparer ça à ce qui peut être résumé à une résolution d’équation en faisant la comparaison avec les progrès techniques. Si l’on est actuellement mieux organisés et plus coopératifs (ce qui est discutable, parce que oui les chaines de production sont IMMENSES, mais pour autant l’action individuelle n’a pas changé : l’orpailleur en Guyane, que sa pépite soit divisée aux 4 coins du monde pour entrer dans la composition de 14 composants électroniques différents ça ne rend pas sa vie différente d’un orpailleur de l’âge du bronze pour autant, de même le fabricant de composant, il n’a de coopération directe qu’avec ses fournisseurs directs, genre le réseau est plus grand, mais chaque nœud reste un nœud, et les nœuds ont toujours eu la même gueule, mdr grosse parenthèse), c’est grâce à des progrès techniques, mais les progrès sociétaux n’existent pas, il n’y a que des évolution, parce que l’homme ne progresse pas (et il n’en a pas besoin hein, entendons-nous bien). Du coup le mythe de la tour de Babel est là pour mettre en histoire le fait que chacun joue d’un instrument qui ne s’accorde ultimement pas, et ce depuis la nuit des temps, car telle est la nature humaine. Btw, l’équation pour voler c’est ça Fz = q S Cz , l’équationpour avoir une société fonctionnelle est, comme nous alons le voir, une équation à une infinité d’inconnues (littéralement hein, on est dans le domaine de l’analogique là), soit une équation insolvable (et c’est pas grave hein  )

Oof c’était une grosse parenthèse, reprennons 

Maintenant, parlons du fait que non seulement chacun a une utopie différente et l’humanité est obligatoirement dans une confusion éternelle du fait que chaque individu veuille poursuivre sa propre utopie, MAIS EN PLUS toutes les utopies sont forcément au moins imparfaites, voire juste carrément fausses.

Il faut aborder la notion de modèle.

Ce que j’appelle le modèle, c’est la modélisation de l’univers et de son fonctionnement que chaque individu fait dans sa tête à tout moment et qui permet de comprendre plus ou moins le monde qui l’entoure, et qui lui permet de conceptualiser des choses sans avoir besoin de les avoir sous les yeux. Le modèle est un système d’informations constitué de l’intégralité de tes connaissances, imbriquées pour donner un système cohérent te permettant, par exemple, d’imaginer. Par exemple l’ensemble de tes connaissances me concernant font peut-être que, en me lisant, tu entende ma voix (ou du moins ma voix telle que tu t’en souvient), peut-être que tu imagines mon visage, que tu te figures une scène où je te raconte tout ça à l’oral… ça te permet aussi de prévoir avec plus ou moins d’exactitude vers où je vais avec ma démonstration, d’imaginer les étapes et les facteurs qui sont entrés en jeu pour que j’en vienne à écrire ça… bref, je pense que t’as compris, ton modèle c’est le fruit de la modélisation du monde constituée de tout ce que tu en sait. D’ailleurs, le mensonge consiste à intégrer dans le modèle de quelqu’un des éléments choisis pour le faire différer du réel, ainsi en mentant tu créé littéralement une réalité alternative dans laquelle va vivre la victime de ton mensonge jusqu’à ce qu’elle s’en rende compte, et créer le réel c’est le rôle de Dieu, sauf que n’étant pas un dieu, le réel que tu créé ne peut être qu’éphémère et c’est pourquoi le mensonge c’est big deal dans les mythologies, notamment la mythologie chrétienne, enfin wala c’est pas pour rien que le dernier et avant dernier cercle de l’enfer c’est pour les traitres et les menteurs . Bref big big symbolisme en vrai, mais revenons-en à quelque chose de plus barbant.

Ton modèle, il inclut aussi ton utopie, et en même temps il en est à l’origine (parce que le modèle ce n’est pas juste la somme des informations qui sont rentrées dans ta tête, c’est aussi l’ensemble des informations que tu as produites). La Société, c’est une boite noire, avec des inputs, des outputs, mais tu ne sais pas ce qui se trouve à l’intérieur (la fameuse équation aux inconnues infinies). Alors si, tu peux en avoir une vague idée de ce qui se trouve à l’intérieur : tu peux constater des corrélations entre les outputs aka ce que tu vois des effets des règles sociétales, explicites ou tacites d’ailleurs, et les inputs aka les modifications de ces règles ET des contraintes environnementales qui créent lesdits effets, mais à aucun moment tu ne peux prévoir avec exactitude l’ampleur exacte que quelque modification de paramètre que ce soit (sans parler des contraintes environnementales que personne ne maitrise).

tu le sent là que je fatigue et que je commence à avoir grave la dalle mdr ? en vrai je vais abréger de ouf parce que ras le cul

Il est impossible de comprendre dans l’absolu le fonctionnement de la société aka la boite noire parce que chacun de ses rouages est un être humain qui se comporte en fonction de son modèle, et toi-même tu essayes de la comprendre en en faisant une simulation dans ton propre modèle, et le modèle de chacun est déjà en soi une équation insolvable. Et au milieu de tout ça, certains trouvent l’extrême arrogance de prétendre qu’ils peuvent diriger des hommes, que leur esprit pourtant si étriqué et si faillible pouvait générer une réponse simple qui conviendrait à toutes l’infinité des cas, que tous les autres allaient abandonner leur propre utopie pour en rejoindre une unique. Sauf que non, comme vu précédemment, ta propre utopie n’est pas celle que tu auras à t+1 (donc même si tu pouvais façonner le monde de tes mains, ta création ne te conviendrait jamais, donc constant changement, donc pas d’utopie réelle, et surtout elle ne conviendrait à personne d’autre que toi)

Blablabla toute utopie né forcément du modèle faillible en tous points d’un ou plusieurs hommes qui ont donc forcément tort, et le pire c’est quand des hommes qui ont tort sont persuadés d’avoir raison et ainsi s’ils s’obstinent dans leur arrogance à poursuivre leur utopie, celle-ci se transforme inexorablement en monstre mangeur d’hommes blablabla et en vrai osef de jean-patron qui est méchant parce qu’il gagne de l’argent en te manipulant, la manipulation n’est qu’un aspect du jeu social, ça arrive, ce n’est ni bien ni mal, c’est juste neutre et certainement pas éternel. La première erreur que tu peux faire c’est oublier que le seul modèle que tu maitrise plus ou moins, ou du moins que tu peux raisonnablement penser pouvoir un jour maitriser, c’est le tien, et éventuellement dans une certaine mesure celui de tes proches (si le tiens est déjà en ordre). Tout autour, l’infinité de choses infiniment complexe, c’est le chaos, c’est un chaos plus ou moins organisé qui s’agite comme une lente mer dont les vagues bougent à l’allure des générations successives. Il y a par endroit de l’agitation mais ne va surtout pas croire qu’il y en avait moins il y a 2000 ans. Tout ce que tu peux faire sur cette mer c’est mener ta barque. Si tu essayes d’influencer la course d’autres barques, certaines vont couler, d’autres vont flotter, peut-être même mieux que la tienne, dans tous les cas tu ne peux pas avoir un contrôle total sur quoi que ce soit d’autre que ta propre barque. Ouai j’ai changé de métaphore parce que là je suis vraiment drainé, en vrai lit donc du stoïcisme (le manuel d’Epictète est grave cool, ça se lit tout seul, et y’a la meilleure des leçons : tu ne donnerais pas ton corps au premier venu, alors pourquoi lui offre-tu ton esprit pour qu’il le trouble avec ses paroles ? càd si un random te traite de fdp dans la rue et que ça t’énerve, bah t’es une pute  )

Et bref vis ta vie, elle est déjà bien assez complexe pour t’occuper tout une vie sans que t’ai besoin de t’occuper de celle des autres, poursuivre une utopie sociétale n’est qu’une perte de temps, et potentiellement une perte de beaucoup plus pour toi et les autres parce que quoi que tu tentes n’oublies jamais que c’est de la pure merde, ciao jvais bouffer des fraises